jamais oublier ce que grand-père nous a dit de la poudre à fusil. Quand j’aurai trouvé le moyen de la fabriquer, c’est moi qui vous ferai marcher tous. Toi, Bec-de-Lièvre, tu chasseras pour moi et tu me rapporteras ma viande. Et toi, Hou-Hou, quand tu seras Docteur, tu enverras le bâton de la mort où je voudrai, et chacun me craindra. Si Bec-de-Lièvre essaye de te défoncer la tête, c’est à moi qu’il aura affaire, et je le tuerai avec ma poudre. Grand-père n’est pas si sot que vous croyez. Je mettrai ses leçons à profit et je vous dominerai tous.
L’aïeul secoua la tête avec tristesse.
— La même histoire, dit-il en se parlant à lui-même, recommencera. Les hommes se multiplieront, puis ils se battront entre eux. Rien ne pourra l’empêcher. Quand ils auront retrouvé la poudre, c’est par milliers, puis par millions, qu’ils s’entre-tueront. Et c’est ainsi, par le feu et par le sang, qu’une nouvelle civilisation se formera. Peut-être lui faudra-t-il, pour atteindre son apogée, vingt mille, quarante mille, cinquante mille ans. Les trois types éternels de domination, le