Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/123

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Il nous interrompit à la fin et déclara :

— Je te présente, professeur Smith, Vesta Van Warden, qui fut jadis la femme de Van Warden, le Magnat. Cette beauté arrogante et majestueuse est maintenant ma squaw. Elle va, devant toi, me retirer mes mocassins. Femme, fais vite ! Montre à Mister Smith comme je t’ai bien dressée.

« Je vis la malheureuse grincer des dents et une flamme de colère lui monter au visage

« Le Chauffeur dégagea son bras et recula son poing noueux, prêt à frapper. La crainte s’empara de moi et je me levai, pour m’éloigner, afin de n’être pas témoin. Mais le bourreau se mit à rire et me menaça moi-même d’une volée en règle, si je ne demeurais point à admirer la scène.

« Contraint et forcé, je me rassis donc près du feu du campement, au bord du lac Temescal, et je vis Vesta Van Warden s’agenouiller devant cette brute humaine, grimaçante et poilue, et tirer l’un après l’autre les deux mocassins du gorille !

« Non, non, vous ne pouvez comprendre, mes chers enfants, vous que la sauvagerie