Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais, comme eux, elle témoignait d’une grande négligence et d’une grande misère.

Un sordide vêtement de peau de chèvre, d’une seule pièce, pendait de la poitrine et des épaules du vieillard, dont les bras et les jambes, péniblement décharnés, et la peau flétrie, témoignaient d’un âge avancé. Les écorchures et les cicatrices qui les couvraient, et le ton bruni de l’épiderme, indiquaient de leur côté que, depuis longtemps, l’homme était exposé aux heurts de la nature et des éléments.

Le jeune garçon marchait devant, réglant l’ardeur robuste de ses jarrets sur les pas lents du vieillard qui le suivait. Lui aussi n’avait pour tout vêtement qu’une peau de bête. Un morceau de peau d’ours, aux bords déchiquetés, avec un trou en son milieu, par où il avait passé la tête.

Il semblait avoir douze ans au plus, et portait, coquettement juchée sur l’oreille, une queue de porc, fraîchement coupée.

Dans une de ses mains il tenait un arc, de taille moyenne, et une flèche. Sur son dos était un carquois rempli de flèches. D’un fourreau, pendu à son cou par une courroie, émergeait