Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Mais je reprends le fil de mon histoire. Je marchais donc à travers un monde désert. À mesure que le temps passait, je commençais à soupirer de plus en plus après des êtres humains. Mais je n’en rencontrais aucun et me sentais de plus en plus seul. Je traversai la Vallée de Livermore, puis les montagnes qui la séparent des hautes altitudes de la Vallée de San Joachim. Vous n’avez jamais, mes enfants, vu cette vallée. Elle est immense et magnifique, et peuplée aujourd’hui de chevaux sauvages, qui y vivent par grands troupeaux, de milliers et de dizaines de milliers de têtes[1].

« J’y suis retourné, voilà trente ans environ, et elle était telle que je vous le dis. Vous pensez, mes enfants, que les chevaux sauvages sont nombreux dans les vallées de la côte que vous fréquentez habituellement. Eh bien ce n’est rien, en comparaison des immenses troupeaux de la Vallée de San Joachim. Et

  1. Le fleuve San Joachim, qui arrose la vallée du même nom, se dirige, en Californie, du sud au nord. Il prend sa source dans la Sierra Nevada et va se jeter dans la baie de San Francisco, près de l’embouchure du Sacramento. (Note des Traducteurs.)