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— Je souhaiterais lui voir une chance de combattre à armes égales, dit John Harned en se détournant pour regarder l’arène où le second taureau venait d’entrer.

Ce n’était pas ce qu’on appelle un bon taureau. Effaré, il tournait tout autour de l’arène en cherchant une issue. Les capadores avaient beau s’avancer et lui agiter leurs capes sous le museau, il se refusait à foncer sur eux.

— C’est un taureau stupide, déclara Maria Valenzuela.

— Je vous demande pardon, fit John Harned. Il me semble au contraire intelligent : il sait qu’il ne doit pas s’attaquer à l’homme. Voyez ! Il flaire la mort, là, dans l’arène !

L’animal s’était, en effet, arrêté à l’endroit où le premier taureau était mort et humait le sable humide en soufflant bruyamment. Il refit le tour de la piste, la tête haute, regardant ces milliers de visages qui l’observaient, tous ces gens qui le sifflaient, le conspuaient, lui jetaient