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— Bon ou mauvais garçon, il lui faudra tenir sa langue, grogna le second visiteur qui n’avait pas encore desserré les dents et fixait Joë d’un regard dur.

— Dis-moi, s’enquit l’autre, combien doit-il recevoir du butin ? J’espère que nous deux, Bill et moi, nous aurons une part convenable ?

— Le Dazzler prendra une part, ce que tu appelles un tiers, ensuite nous partagerons le reste en cinq. Cinq hommes, cinq parts. Voilà ! »

D’une voix surexcitée et quasi inintelligible, Pete-le-Français insista sur le fait que le Dazzler avait droit à un équipage de trois hommes et il pria Frisco Kid d’appuyer son point de vue. Mais celui-ci les laissa discuter et s’occupa de la préparation du café.

Joë ne comprenait rien à toute cette comédie, sauf qu’il était plus ou moins la cause de la querelle.

En fin de compte, ce fut Pete-le-Français qui l’emporta et les deux autres cédèrent après maintes protestations. Le café bu, tous montèrent sur le pont.

« Reste dans le cockpit, Joë ». Mieux vaut éviter ces gars-là, crois-moi, murmura Frisco Kid. Je t’apprendrai la manœuvre des filins et tous les autres trucs quand nous serons un peu moins pressés. »

Joë éprouva spontanément envers lui un sentiment de reconnaissance, car il devinait déjà que, de tous les hommes à bord, Frisco Kid, et Frisco Kid seulement, en cas de besoin, serait pour lui un ami. Déjà il ressentait une antipathie croissante pour Pete-le-Français. Pourquoi ? Il n’aurait su le dire : mais elle s’imposait à lui.

Un grincement de poulies, et l’immense grand-