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« Je n’ai pas encore pris de décision, dit-il. J’hésite sur le choix des moyens : vous remettre à l’essai à l’école privée, ou vous envoyer dans un lycée où l’on vous mènera à la baguette. »

Il s’arrêta quelques secondes à la porte et se retourna : « Remarquez, Joë, que je ne suis nullement en colère, mais plutôt déçu et mortifié. Réfléchissez à tout ceci et venez ce soir me faire part de vos intentions. »

Mr Bronson quitta la pièce, et Joë entendit la porte d’entrée claquer derrière lui.

Le jeune homme se renversa dans le gros fauteuil et ferma les paupières. Un lycée ! Il concevait envers pareille institution la même frayeur que le renard pour le piège. Non ! il n’irait jamais là !

Quant à l’école privée…

À cette pensée, il poussa un profond soupir. On lui accordait jusqu’au soir pour se décider. Eh bien ! sa résolution était déjà prise.

Joë se leva d’un air déterminé, mit son chapeau et sortit par la porte de la rue. Il allait montrer à son père, songeait-il tout en marchant, qu’il était capable d’accomplir sa tâche sur terre.

Lorsqu’il arriva au collège, ses plans étaient mûrement arrêtés et n’attendaient plus que leur exécution. Comme il était midi, il passa dans sa classe et emporta ses livres sans se faire remarquer. En traversant la cour, il rencontra ses amis Fred et Charley.

« Tiens ! voilà Joë ! Qu’y a-t-il ? demanda Charley.

— Rien, grommela l’interpellé.

— Alors, que fabriques-tu ici ?