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Il a remis ses feuilles en blanc. Les compositions avaient lieu le matin. L’après-midi, il ne s’est même pas donné la peine de se présenter au collège.

Mr  Bronson interrompit sa lecture et leva les yeux.

« Où étiez-vous dans l’après-midi ? demanda-t-il.

— J’ai pris le bac à vapeur pour Oakland, répondit Joë sans tenter de s’excuser sur le piteux état de sa tête et de son corps.

— C’est ce qu’on appelle faire le renard ou l’école buissonnière, n’est-ce pas ?

— Oui, père, répondit Joë.

— La veille de votre examen, vous avez préféré vagabonder et vous battre avec des voyous plutôt que d’étudier vos leçons. À ce moment-là, je ne vous ai adressé aucun reproche ; au fond de moi-même, je vous aurais presque pardonné cette escapade si votre composition avait été satisfaisante. »

Joë ne tenta pas de répondre. Son cas présentait, certes, des circonstances atténuantes, mais il jugea inutile de les exposer à son père, qui ne les eût pas comprises.

« Ce qui me tourmente, Joë, c’est votre insouciance et votre étourderie. J’aurais dû vous astreindre à une discipline sévère, dont vous avez fort besoin. Depuis quelques semaines, je me demande s’il ne conviendrait pas de vous envoyer dans un collège où votre vie serait réglée militairement et…

— Oh ! Père ! vous ne comprenez pas, vous ne pouvez comprendre ! éclata enfin Joë. J’essaie d’étudier… je vous assure que je fais de mon mieux, mais je ne