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prévoyais depuis un an, d’après vos maigres progrès à l’école, votre insouciance et votre étourderie, votre désir constant de sortir de la maison en quête d’aventures de toutes sortes. » Il s’arrêta, comme s’il s’attendait à une réponse ; mais Joë demeura silencieux.

« Je vous ai accordé beaucoup de liberté. Je crois à la liberté. C’est dans ce sol que poussent les plus belles âmes. Je me suis abstenu de vous enfermer dans un réseau de règles et de restrictions irritantes. Je vous ai demandé bien peu de chose, et vous avez pu aller et venir à peu près selon votre bon plaisir.

« En un sens, je m’en rapportais à votre loyauté ; je vous laissais largement maître de vous-même, me fiant à votre science du bien pour vous écarter du mal, avec l’espoir que vous vous montreriez à la hauteur dans vos études. Et vous m’avez trompé. Que voulez-vous que je fasse maintenant ? Vous imposer des barrières et des limites de temps ? Vous contraindre à piocher vos livres d’études ?

« J’ai reçu une lettre », ajouta Mr  Bronson après une nouvelle pause, pendant laquelle il avait ramassé une enveloppe sur la table et en avait extrait une feuille couverte d’écriture.

Joë reconnut le griffonnage raide et inflexible de Miss Wilson, et son cœur faillit lui manquer.

Son père en commença la lecture.

La distraction et l’insouciance de Joë ont été les caractères dominants de cette période scolaire, de sorte qu’il a abordé les compositions sans aucune préparation. En histoire et en arithmétique, il n’a même pas essayé de répondre à une seule question.