dain, les événements de la veille lui revinrent en mémoire et il poussa un grognement.
Les coups persistaient à la porte, il cria :
« Oui, j’ai entendu ! Quelle heure ?
— Huit heures, répondit la voix de Bessie. Huit heures, dépêche-toi si tu ne veux pas arriver en retard au collège.
— Sapristi ! Pourquoi ne m’as-tu pas appelé plus tôt ? », ronchonna-t-il.
Il dégringola du lit, grogna de la douleur ressentie dans tous ses muscles raidis, et s’affaissa avec une prudente lenteur sur une chaise.
« Père avait dit de te laisser dormir. »
Joë grommela de nouveau, mais sur un autre ton. Puis, apercevant son livre d’histoire, il protesta pour la troisième fois de façon différente.
« Très bien ! cria-t-il. Va-t-en. Je descends dans une minute. »
Il descendit en effet sans tarder ; mais si Bessie l’avait rencontré dans l’escalier, elle se fût étonnée de ses précautions pour poser le pied sur les marches et des tics douloureux qui, de temps à autre, lui déformaient la figure.
Lorsqu’elle l’aperçut dans la salle à manger, elle poussa un cri d’effroi et courut vers lui.
« Qu’as-tu donc, Joë ? demanda-t-elle d’une voix tremblante. Que t’est-il arrivé ?
— Rien, murmura-t-il en saupoudrant de sucre sa bouillie.
— Sûrement… continua-t-elle.
— Je t’en prie, ne me tracasse pas. Je suis en retard et je voudrais manger en vitesse. »