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à la douche, car Joë, qui marchait en tête, avait butté contre la latte.

« Sommes-nous dans la cour de Simpson ? fit-il doucement.

— Probable, répondit Fred. Ou dans la cour d’un autre de sa bande. »

À ce moment, d’un coup sur le bras, Charley avertit les deux autres.

« Chut ! Qu’est-ce que c’est ? » murmura-t-il. Ils se baissèrent. Quelqu’un remuait à peu de distance. Ils perçurent un bruit d’eau, comme si l’on remplissait un seau à un robinet, puis des pas qui approchaient hardiment. Ils se baissèrent plus encore, retenant leur souffle. Une forme sombre passa à portée de leurs bras et monta sur une caisse près de la barrière. C’était Simpson-la-Brique en personne qui réarmait son piège. Ils l’entendirent replacer la latte et la pierre, redresser le baquet, y vider deux seaux. Comme il se retournait sur ses pas pour les remplir, Joë lui sauta dessus, lui donna un croc-en-jambe et le maintint à terre.

« Ne fais pas de bruit, dit-il. Je veux que tu m’écoutes.

— Ah ! c’est toi ? répliqua Simpson d’un ton si rasséréné qu’ils se sentirent soulagés eux-mêmes. Que cherches-tu par ici ?

— Nous voulons sortir d’ici, dit Joë, et par le chemin le plus court. Nous sommes trois et tu es seul…

— Ça va, ça va. Je suis prêt à vous montrer le chemin. Je n’ai rien contre vous. Suivez-moi ne vous écartez ni à droite ni à gauche et je vous tire de là en moins de deux. »