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Mais les jeunes jambes sont agiles, surtout devant un danger qui les effraie, et nos garçons furent les premiers à bondir par-dessus la barrière et à s’enfoncer dans un labyrinthe d’arrière-cours.

Ils ne tardèrent pas à constater la discrétion des agents. Ceux-ci avaient sans doute acquis une connaissance suffisante des « issues », car ils abandonnèrent la chasse à la première barrière.

En pareil endroit, il n’y avait plus de lampadaires et les jeunes gens tâtonnaient dans le noir, la peur au ventre.

Pendant un grand quart d’heure ils restèrent perdus dans la cour d’un fruitier entre des montagnes d’emballages à claire-voie. Ils avaient beau chercher, ils ne trouvaient que des amoncellements de caisses. Ils finirent par émerger de ce chaos en suivant le toit d’un hangar, mais ce fut pour tomber dans une autre cour, remplie d’innombrables cages à poules vides.

Plus loin, ils arrivèrent à l’appareil qui avait servi à Simpson-la-Brique pour doucher ses poursuivants. L’invention en était fort ingénieuse. À cet endroit la piste d’issue franchissait une clôture dont manquait l’une des planches : une longue latte y était disposée de façon qu’un passant non averti ne pût s’empêcher de la toucher. Elle constituait le ressort même du piège. Le moindre contact sur ce levier suffisait à déplacer une grosse pierre qui maintenait un baquet en équilibre au-dessus du passage : celui-ci basculait sur quiconque frôlait la latte.

Les jeunes garçons examinèrent ce dispositif avec un vif intérêt. Heureusement pour eux, le baquet était maintenant vide, sinon ils n’auraient pas échap-