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grands cris à sa poursuite en poussant des cris et sautèrent par-dessus la barrière. On entendit des abois et des hurlements de chiens dans les cours de derrière, des piétinements de souliers sur des caisses et sur les toits des hangars, puis un grand éclaboussement, comme si un baquet plein d’eau se déversait à terre.

Quelques minutes après, les poursuivants revinrent tout penauds, trempés de la tête aux pieds par le déluge que leur avait ménagé le rusé Simpson-la-Brique. Du toit d’une maison voisine leur parvenait encore sa voix gonflée de défis et de sarcasmes.

L’événement semblait déconcerter le chef de bande, et, au moment même où il se retournait vers Joë, Fred et Charley, un coup de sifflet prolongé et d’un timbre particulier arriva de la rue.

De toute évidence, un signal d’avertissement lancé par un homme de la bande posté en sentinelle. Quelques instants après, cet éclaireur rejoignit en effet, lui-même en courant vers le gros de la troupe, qui commençait déjà à battre en retraite.

« Les flics ! » cria-t-il, haletant.

Joë se retourna et aperçut deux policemen portant sur la poitrine de brillantes étoiles.

« Tirons-nous d’ici », murmura-t-il à Fred et à Charley.

D’un côté, la bande déjà en fuite coupait la retraite aux jeunes gens, de l’autre s’avançaient les policemen. Ils se précipitèrent dans la direction de l’issue par où avait disparu Simpson-la-Brique, poursuivis de près par les agents qui leur intimaient l’ordre de s’arrêter.