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et le brave chauffeur dut intervenir plusieurs fois avant que le second champion du clan Simpson fût étendu à terre et s’avouât vaincu.

Cette fois, Joë allongea la main vers ses cerfs-volants avec une parfaite certitude de pouvoir les prendre. Mais un autre chenapan s’avança entre lui et son bien.

La même tignasse rouge vif dénonçait le nouveau champion comme un édition postérieure de ses frères, et Joë le reconnut tout de suite pour un nouveau membre du clan Simpson.

Sa charpente semblait un peu moins épaisse et sa figure était remplie de taches de rousseur nettement visibles à la lueur des lampadaires.

« Tu n’auras pas ces cerfs-volants avant de m’avoir rossé ! proclama-t-il d’une petite voix perçante. Je suis Simpson-le-Rouquin, et tu n’auras pas vaincu la famille tant que tu ne m’auras pas abattu. »

La bande poussa des cris d’admiration et le Rouquin ôta son paletot pour se préparer à l’assaut.

« Garde-toi ! », dit-il à Joë.

Celui-ci avait les jointures des phalanges écorchées ; il saignait du nez, sa lèvre était fendue et enflée, et sa chemise était arrachée à l’épaule. En outre, il était fatigué et à bout de souffle.

« Combien êtes-vous donc de Simpson ? demanda-t-il. Il faut que je rentre à la maison, et s’il y a encore beaucoup d’autres membres de la famille, cette histoire-là peut durer toute la nuit.

— Je suis le dernier et le meilleur, répliqua le Rouquin. Rosse-moi et tu auras les cerfs-volants. C’est juré !