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Tous les regards convergèrent à l’instant sur l’homme qui s’était approché sans être vu et qui venait de faire cette déclaration.

À la lumière électrique que déversait le lampadaire du coin, ils virent un individu grand et musclé, en vêtements d’ouvrier. Il était chaussé de brodequins, vêtu d’une combinaison serrée à la taille par une étroite ceinture de cuir noir et coiffé d’une casquette, elle aussi noire et graisseuse. Sa figure était souillée par la poussière de charbon, et sa grosse chemise bleue, ouverte à l’encolure, révélait un cou large et une poitrine massive.

« Et qui êtes-vous ? grogna Simpson, furieux de cette intervention inattendue.

— Ce n’est pas ton affaire ! répondit rudement le nouveau venu. Mais si cela peut t’intéresser, je suis chauffeur sur les paquebots de Chine. Et, comme je viens de le dire, je veillerai à ce qu’il y ait franc-jeu. Ça, c’est mon affaire. La tienne est de jouer franc-jeu. Ainsi, vas-y, et tâche que ça ne dure pas toute la nuit. »

L’apparition du chauffeur fit autant de plaisir aux trois jeunes gens qu’elle déplut à Simpson et à ses acolytes. Ceux-ci parlementèrent pendant quelques minutes, puis Simpson déposa le paquet de cerfs-volants entre les mains d’un garçon de sa bande et s’avança vers son adversaire.

« Allons-y ! », dit-il en ôtant son paletot.

Joë tendit le sien à Fred et bondit vers Simpson-la-Brique. Ils se mirent en garde face à face. Presque aussitôt Simpson plaça un direct et esquiva d’un écart la riposte de Joë. Celui-ci éprouva un soudain respect