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Mais Simpson mit brusquement son nouveau bien hors d’atteinte.

« Sais-tu comment je m’appelle ? Je suis Simpson-la-Brique, et je ne permets à personne de me parler sur ce ton-là.

— Tu ferais mieux de le laisser tranquille, murmura Charley à l’oreille de Joë. Quelques cerfs-volants de plus ou de moins qu’importe ? Laisse-le tomber. Allons-nous-en.

— Ce sont mes cerfs-volants, déclara Joë lentement, et d’un ton obstiné. Ce sont mes cerfs-volants et je les reprendrai.

— Tu ne peux pas te colleter avec toute cette racaille, interposa Fred. Et, supposé que tu te battes, toute la bande te tombera dessus. »

Les autres, qui suivaient ce colloque à mi-voix et croyaient que Joë hésitait, recommencèrent de plus belle leurs hurlements et leurs huées.

« Il a la frousse, la frousse ! criaient les jeunes vauriens. Il est trop gandin, voilà ! Il pourrait abîmer sa belle chemise propre, et que dirait sa petite maman ?

— La ferme ! », lança le chef d’un ton autoritaire. Et aussitôt le bruit cessa.

« Vas-tu me rendre ces cerfs-volants, à la fin ? demanda Joë en avançant.

— Veux-tu te battre pour les reprendre ? riposta Simpson.

— J’accepte ! répondit Joë.

— Bataille ! Bataille ! hurla la bande.

— Et moi, je veillerai à ce qu’il y ait franc-jeu ! », dit une grosse voix d’homme