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distance de la côte. De l’avis des marins, les voleurs auraient péri en mer avec leur trésor mal acquis. Il paraîtrait qu’en plus des dix mille dollars en or, le coffre contenait des documents de grande importance.

À la lecture de ces lignes, Joë éprouva un profond soulagement. De toute évidence, aucun crime n’avait été commis à San-Andréas la nuit du vol, sans quoi le journal en eût sûrement fait mention. Par ailleurs, si les reporters avaient possédé le moindre renseignement sur sa propre disparition, ils se seraient empressés de publier cette nouvelle sensationnelle.

À la gare de San-Francisco, les badauds furent surpris de voir un jeune garçon, en bottes de mer et en suroît, hêler un taxi et filer à toute vitesse. Mais Joë n’avait pas une seconde à perdre. Il connaissait les heures de bureau de son père et craignait de ne pouvoir le joindre avant qu’il partît déjeuner.

Lorsqu’il poussa la porte et demanda à voir Mr Bronson, et le chef de bureau, appelé pour recevoir l’intrus, ne le reconnut pas tout d’abord.

« Vous ne me remettez pas, monsieur Willis ? »

Mr Willis le dévisagea une deuxième fois.

« Mais c’est Joë Bronson ! Si je m’attendais à vous voir ! D’où diable venez-vous donc ? Entrez par ici. Votre papa est dans son cabinet.

Mr Bronson cessa de dicter à sa sténographe et leva les yeux.

« Eh bien ! d’où sors-tu ?… Où étais-tu ? demanda-t-il.

— En mer », répondit timidement Joë. Incertain de