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En réponse à sa demande, la caissière lui donna l’heure du prochain train pour San-Francisco. Il consulta la pendule.

« Il me reste juste le temps de le prendre, dit-il à Frisco Kid. Aie soin de toujours boucler à clef les portes de la cabine et ne laisse personne monter à bord. Tiens ! voici de l’argent. Tu mangeras au restaurant. Sèche tes couvertures et dors dans le cockpit. Je serai de retour dès demain… Surtout, que nul ne pénètre dans la cabine ! À bientôt ! »

Joë serra la main de son camarade et partit d’un trait jusqu’à la gare. En poinçonnant son billet, le contrôleur le regarda tout surpris. Quoi d’étonnant ? Il ne lui arrivait pas tous les jours de voir des voyageurs monter dans le train affublés de suroîts et de bottes de mer. Mais qu’importait à Joë ? Plongé dans la lecture d’un journal qu’il venait d’acheter, il ne remarqua même pas la mine stupéfaite de l’employé et bientôt son regard se fixa sur l’intéressant article que voici :


LE VOL DU COFFRE-FORT

Le remorqueur Sea-Queen, affrété par MM.  Bronson et Tate, revient d’une inutile croisière au large des Heads. On n’a pu découvrir aucune piste sérieuse concernant les audacieux pirates qui, jeudi soir, se sont emparé du coffre-fort de cette maison dans les circonstances que l’on sait. Le gardien de phare des Farralones déclare avoir aperçu les deux sloops mercredi matin se débattant en pleine tempête, à quelque