CHAPITRE XX
HEURES DE PÉRIL
De sa chute par-dessus bord, avec le mât du Dazzler, Pete se tira indemne, mais l’ancre flottante avait été fortement endommagée. La corne de la grand-voile l’avait transpercée et mise hors de service. L’épave, ballottée le long de la coque, tenait le sloop incliné d’un quart ; position qui n’offrait pas de danger immédiat, mais qui n’était certes pas très rassurante.
« Au revoir, mon vieux Dazzler ! Jamais plus tu n’essuieras l’œil du vent ! Jamais plus tu ne feras la pige aux yachts de ces messieurs ! »
Ainsi se lamentait le capitaine, debout dans le cockpit, et considérant le désastre de ses yeux secs. Joë lui-même, qui le détestait de toute son âme, éprouva à cet instant quelque pitié envers lui. Un nouveau grain, plus violent encore, souleva la crête échevelée d’une lame et la projeta sur le bateau désemparé.
« Reste-t-il quelque espoir de le sauver ? », murmura Joë.
Frisco Kid hocha la tête.
« Et le coffre-fort ?