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narines se dilataient et ses yeux flamboyaient devant la perspective d’une bataille imminente.

Pete-le-Français demanda son ciré et son suroît, et Joë endossa un imperméable. Sur ce, le patron l’envoya en bas avec Frisco Kid pour caler le coffre-fort au moyen de taquets et de courroies.

Jetant par hasard un coup d’œil sur une petite plaque vissée à l’avant du coffre, Joë lut le nom, en lettres dorées, de la firme à laquelle il appartenait : « Bronson et Tate ». Son père et l’associé de son père ! Leur coffre-fort et leur argent ! Frisco Kid, en train de clouer le dernier taquet sur le plancher de la cabine, leva les yeux et suivit le regard fasciné de son jeune compagnon.

« Ça, c’est raide, hein ? murmura-t-il. Ton père ? » Joë acquiesça de la tête. Maintenant, il comprenait tout. Ils étaient passé par San Andréas, où son père exploitait d’importantes carrières, et, sans aucun doute, le coffre contenait les salaires d’un millier et plus d’ouvriers à son service.

« Pas un mot ! », recommanda-t-il à son camarade.

Frisco Kid le considéra d’un air entendu.

« Pete-le-Français ne sait pas lire, murmura-t-il. D’autre part, il y a mille chances contre une que Nelson ignore ton nom. Tout de même, ça dépasse les bornes ! Dès que les circonstances le leur permettront, ils vont défoncer le coffre et partager le magot. Que pourrais-tu faire pour les en empêcher ?

— Attends, tu verras. »

Joë venait de se décider à défendre coûte que coûte le bien paternel. En mettant les choses au pis, le