Page:London - La Croisière du Dazzler', trad. Postif, 1948.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— … on reviendra à la maison », acheva-t-il pour elle.

Bessie approuva de la tête. Joë remit ses mains dans ses poches et marcha de long en large.

« Une société de frangines et un programme à la frangipane, dit-il brusquement. Très peu pour moi, merci ! »

Elle serra ses lèvres tremblantes et demanda bravement :

« Que préférerais-tu ?

— Je préférerais emmener Fred et Charley quelque part et faire quelque chose… ma foi, n’importe quoi. »

Il s’arrêta et la regarda. Elle attendait patiente, qu’il continuât.

Lui-même se sentait incapable d’exprimer ses sentiments et ses désirs. Tout à coup ses ennuis vagues et son mécontentement l’assaillirent.

« Tu ne peux me comprendre ! Tu es une fille. Tu aimes à être propre et coquette, à te bien conduire et à faire des progrès dans tes études. Tu fais peu de cas du danger, des aventures, etc…, encore moins des garçons brutaux qui ont de la vitalité, de l’entrain et tout le reste. Tu préfères les bons petits gars à cols bien blancs, avec des vêtements toujours immaculés et des cheveux soigneusement peignés, qui fréquentent l’école même les jours de congé pour gagner les bonnes grâces des professeurs et s’entendre dire qu’ils avancent dans leurs études ; les élèves bien sages qui ne se trouvent jamais dans les bagarres, trop occupés qu’ils sont à se promener, cueillir des fleurs et à faire la dînette avec les