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Fantôme, qui avait dû être rejeté sans doute au rivage pour tenir compagnie à la Go-Ask-Her.

Dans l’après-midi, le vent tomba avec une étonnante brusquerie et le temps devint presque estival.

« Ça ne me dit rien de bon », déclara Frisco Kid au cours de la soirée.

Pete-le-Français avait pris le youyou pour aller faire une visite à Nelson.

« Qu’est-ce qui cloche ? demanda Joë.

— Le temps. La brise s’est calmée trop vite, à mon gré. La tempête n’a pas eu le temps d’épuiser sa fureur. Elle va sans doute se réveiller d’un instant à l’autre, tu peux m’en croire.

— Où allons-nous maintenant ? demanda Joë. Est-ce que nous retournons aux bancs d’huîtres ? »

Frisco Kid hocha la tête.

« J’ignore les intentions de Pete-le-Français. Il a été floué dans l’affaire de l’acier, idem pour la pêche aux huîtres. Il est si furieux qu’il est capable de se livrer maintenant aux pires extravagances. Rien ne m’étonnerait de le voir partir avec Nelson vers Redwood City pour accomplir le grand coup auquel je faisais allusion ce matin. Tiens, c’est de ce côté-là…

— En tout cas, je n’en suis pas, moi ! annonça Joë d’une voix pleine de décision.

— Bien sûr que non ! répondit Frisco Kid.

— Avec Nelson, ses deux hommes et Pete-le-Français, je ne crois pas, du reste, qu’on ait besoin de tes services. »