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templer une sinistre lueur sur la mer houleuse. On distinguait à peine les contours de la grève de l’île des Asperges, mais on percevait nettement le grondement du ressac sur le sable. Lorsque la clarté du jour augmenta, ils constatèrent qu’ils avaient pendant la nuit dérivé d’un bon demi-mille.

Le reste de la flottille s’était pareillement laissé entraîner. Le Reindeer se tenait presque à hauteur des autres embarcations. Le Caprice mouillait à quelques centaines de mètres plus loin et, sous le vent, cinq autres bateaux de pêche étaient éparpillés entre la flottille et la côte.

« Deux manquants, annonça Frisco Kid portant les jumelles à ses yeux et fouillant le rivage. En voilà un ! », s’écria-t-il.

Puis il ajouta, après l’avoir longuement observé :

« La Go-Ask-Her ! En un rien de temps, elle sera en miettes ! Espérons que les pêcheurs sont à terre. »

Pete-le-Français prit à son tour les jumelles puis les passa à Joë.

On distinguait nettement le malheureux sloop ballotté au gré des flots et, sur la grève, les hommes de son équipage.

« Où est le Fantôme ? », s’enquit Pete-le-Français.

Frisco Kid chercha en vain des yeux Le Fantôme le long de la grève, mais quand il tourna ses jumelles vers le large, il le découvrit s’avançant tranquillement sous la lumière grandissante, à un demi-mille environ au vent.

« Je parierais qu’il n’a pas bougé de trente mètres toute la nuit. Il a dû toucher un fond très ferme.

— Erreur, répliqua Pete-le-Français. Il n’y a que