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métier entre ! Bientôt tu en connaîtras toutes les ficelles. »

Joë grimaça un sourire, souhaitant, à part lui, que l’heure du déjeuner fût sonnée. De temps à autre, quand une drague peu remplie arrivait à bord, les deux garçons reprenaient haleine et bavardaient un brin.

« Voilà l’île des Asperges, dit Frisco Kid indiquant la rive. Du moins les pêcheurs et les mariniers la nomment ainsi. Les gens qui l’habitent l’appellent, eux, l’île de la Ferme de la Baie. »

Il pointa son doigt plus à droite.

« Là-bas, c’est San Léandro. Tu ne peux le voir, mais il y est tout de même.

— Tu y es déjà allé ? », demanda Joë.

Frisco Kid lui répondit de la tête et lui fit signe de l’aider à remonter la drague à tribord.

« Nous sommes sur ce qu’on appelle les anciens bancs d’huîtres, reprit-il. Ils n’appartiennent à personne, de sorte que les pilleurs d’huîtres viennent ici pour faire semblant d’y travailler.

— Pourquoi ?

— Parce que ce sont des pirates et qu’ils veulent donner le change aux patrouilleurs. Ils savent qu’il y a certes beaucoup plus d’argent à gagner en faisant des incursions sur les bancs d’huîtres privés. »

D’un large geste, il désigna l’Est et le Sud-Est.

« Ces bancs-là se trouvent de ce côté-là. S’il n’y a pas d’orage, toute la flottille s’y rendra cette nuit.

— Et s’il y a de l’orage ?

— Eh bien, nous n’irons pas, et Pete sera d’humeur massacrante, voilà tout. Il déteste de voir le mauvais