Au bout de cinq minutes, Frisco Kid plongea de nouveau la perche.
« Deux brasses. Des coquilles. »
Pete se frotta les mains de contentement.
« Très bien, très bien, dit-il. Chaque fois je touche juste. Inutile d’essayer de rouler un vieux singe comme moi. »
Frisco Kid continua de manœuvrer la perche et de donner les résultats de ses recherches à la stupéfaction de Joë, pour qui les connaissances exactes de ses deux compagnons concernant le fond de la baie restaient un mystère.
« Dix pieds ; des coquilles, poursuivait Frisco Kid de sa voix monotone. Onze pieds ; des coquilles. Quatorze pieds ; mou. Seize pieds ; vase. Pas de fond.
— Le chenal ! » répliqua Pete.
Pendant quelques minutes, Frisco Kid ne trouva plus de fond. Enfin, il s’écria :
« Huit pieds ; dur !
— Ça va, fit Pete-le-Français. Cours à l’avant, toi, Joë, et largue le foc. Toi, Kid, pare à mouiller. »
Joë parvint à trouver la drisse de foc et la détacha de son taquet. La voile battit légèrement puis descendit peu à peu, tirée par le hale-bas.
« Mouille ! », ordonna le patron.
Et l’ancre plongea dans l’eau, n’entraînant avec elle qu’une courte longueur de chaîne.
Frisco Kid y ajouta une bonne quantité de « mou » et amarra. Alors, ils serrèrent les voiles, remirent les choses en ordre, descendirent dans la cabine et se couchèrent.
À six heures. Joë se réveilla et sortit dans le cockpit