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CHAPITRE XIII

DEUX AMIS

La brise marine d’après-midi s’était levée venant du Pacifique et commençait à souffler avec rage. L’île Angel était depuis longtemps dépassée et le port de San-Francisco apparaissait de plus en plus net à l’horizon à mesure qu’avançait le bateau. Bientôt ils se trouvèrent dans une cohue de navires arrivant des quatre coins du globe, au milieu de laquelle ils durent se frayer un chemin.

Ensuite ils longèrent le chenal où les bacs à vapeur, bondés de monde, font la navette entre San-Francisco et Oakland. L’un d’eux passa si près du Dazzler que les passagers accoururent de son côté pour contempler le brave petit sloop et les deux jeunes matelots nichés dans le cockpit. Joë leva les yeux avec envie vers cette rangée de visages qui les regardaient. Tous ces gens-là rentraient chez eux, tandis que lui se dirigeait il ne savait où, au gré de Pete-le-Français. Il fut tenté de crier au secours. Il se rendit compte de la folie d’un pareil acte et tint sa langue.