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Auguste, une énorme bête d’humeur paisible et dont on n’avait rien à redouter.

« Comme je vous le disais, Wallace — nous l’appelions le « Roi Wallace » — ne craignait ni vivant ni mort. Pas d’erreur, c’était un roi. Je l’ai vu, ivre, entrer à la suite d’un pari dans la cage d’un lion qui faisait le méchant et le maîtriser sans même l’aide d’un bâton —  rien qu’à coups de poing sur le museau. Madame Deville… »

À cet instant des hurlements éclatèrent derrière nous. L’homme aux léopards se détourna sans hâte. Dans un compartiment d’une cage double, un singe farfouillant à travers les barreaux et autour de la séparation, avait eu le bras saisi par un grand loup gris logé de l’autre côté. Le loup s’efforçait d’arracher le bras en tirant dessus. On eût dit que le bras s’allongeait comme un gros élastique et les compagnons de l’infortuné singe menaient un train du diable. Aucun garçon n’étant à proximité, l’homme aux léopards se déplaça de deux pas, gratifia le loup, sur le nez, d’un