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BUCK PREND LE COMMANDEMENT

Le convoi de la poste, travail éreintant pour les chiens, les avait mis en piteux état lorsqu’ils arrivèrent à Dawson. Il leur aurait fallu là un repos d’une dizaine de jours ou d’une semaine au moins. Mais deux jours plus tard, la caravane chargée de lettres pour le dehors redescendait les pentes du Yukon.

Les chiens étaient fatigués, les conducteurs grognons, et, pour comble de malchance, il neigeait tous les jours, ce qui rendait la voie plus difficile, les patins plus glissants, et imposait aux chiens une fatigue plus grande, malgré les soins que leur prodiguaient les hommes. Chaque soir, les bêtes étaient pansées les premières, mangeaient avant les hommes, et aucun conducteur ne se couchait avant d’avoir examiné et soigné les pattes de son attelage ; mais toutes ces précautions n’empêchaient pas leurs forces de diminuer. Depuis le commencement de l’hiver, tirant de lourds traîneaux, ils avaient fait plus de dix-huit