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BUCK PREND LE COMMANDEMENT

puis une fois leur poisson mangé, ils allaient flâner dans le camp pendant une heure ou deux, faisant connaissance avec les autres chiens, en général au nombre d’une centaine. On comptait parmi ceux-ci de farouches batailleurs, mais trois victoires remportées sur les plus redoutables acquirent à Buck la suprématie, et tous s’éloignaient quand il se hérissait en montrant les dents.

Son plus grand plaisir était de se coucher près du feu, les pattes allongées, les membres postérieurs repliés sous lui, la tête levée, les yeux clignotants à la flamme. Buck pensait alors parfois à la maison du juge Miller, dans la vallée ensoleillée, à la piscine cimentée, à Ysabel, le Mexicain sans poils, ou au Japonais Toots ; mais le plus souvent il se rappelait l’homme au maillot rouge, la mort de Curly, la grande bataille avec Spitz, et les bonnes choses qu’il avait mangées ou aimerait à manger. Il n’avait pas le mal du pays : et le Sud lui était