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BUCK PREND LE COMMANDEMENT

rire les chiens, mais il conserva ses distances. François détacha les traits de Sol-leck et le remit à sa place habituelle. L’attelage prêt à partir formait une seule ligne complète, sauf la place de tête qui attendait Buck. Une fois encore François l’appela, mais une fois encore Buck fit l’aimable sans s’approcher de lui.

— Jetez le bâton, ordonna Perrault. François ayant obéi, Buck trotta jusqu’à lui, frétillant et glorieux, et se plaça de lui-même à la tête de l’attelage. Les traits une fois attachés, le traîneau démarra, les deux hommes prirent le pas de course et tous se dirigèrent vers la rivière gelée. Avant la fin du jour, Buck prouvait qu’il était digne du poste si orgueilleusement revendiqué. D’un seul coup, il avait acquis l’autorité d’un chef ; et dans les circonstances nécessitant du jugement, une réflexion prompte, ou une action plus rapide encore, il se montra supérieur à Spitz, dont François n’avait jamais vu l’égal.