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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

sa tactique et broya la seconde patte de devant. Réduit à l’impuissance, Spitz s’efforçait de lutter contre sa douleur et de se tenir debout. Il voyait le cercle silencieux, aux yeux étincelants, aux langues pendantes, se refermer lentement sur lui, comme il en avait vu d’autres le faire autour de ses victimes. Aujourd’hui, il se savait perdu irrémissiblement, car Buck serait inexorable.

L’assaut final était proche ; le cercle des chiens-loups se resserrait à tel point que leur haleine chaude soufflait sur les flancs des combattants. Buck les voyait derrière Spitz et à ses côtés, les yeux fixés sur lui, prêts à bondir. Il y eut un instant d’arrêt ; chaque animal restait immobile comme une figure de pierre ; seul, Spitz, frissonnant et chancelant, hurlait comme pour éloigner la mort prochaine. Puis Buck fit un bond et sauta de côté, mais dans ce mouvement il avait avec son épaule renversé l’ennemi. Le cercle rétréci devint