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L’APPEL DE LA FORÊT

et terrible coup de dent, tandis que Spitz bondissait légèrement au loin. Celui-ci restait sans blessure en face de Buck hors d’haleine et ruisselant de sang. La bataille approchait du dénouement ; et le cercle des chiens-loups en attendait l’issue pour achever le vaincu. Voyant Buck à bout de souffle, Spitz prit l’offensive, lui livra assaut sur assaut et le fit chanceler sur ses pattes. Il tomba même et les soixante chiens se dressèrent ; mais avec la rapidité de l’éclair il se releva, terrible, et le cercle affamé dut se résigner à attendre. Buck avait de l’imagination, qualité qui peut doubler la force. Tout en combattant, sa tête travaillait. Il s’élança comme pour atteindre son ennemi à l’épaule, et rasant terre au dernier moment, ses dents se refermèrent sur la patte droite de Spitz ; on entendit les os craquer ; cependant, malgré sa blessure, le chien blanc réussit à repousser plusieurs assauts de Buck. Celui-ci alors renouvela