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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

les coupables ; mais, toujours rusé, il le faisait hors de la vue de François. Cette secrète mutinerie encourageait l’insubordination générale, à laquelle Dave et Sol-leck seuls échappaient ; ce n’était que querelles, luttes incessantes ; et François, toujours inquiet de ce terrible duel, qu’il savait bien devoir se produire tôt ou tard, dut plus d’une nuit, au bruit des batailles, quitter ses couvertures de fourrure, pour intervenir entre les combattants. L’occasion favorable ne se présenta pas, et ceux-ci arrivèrent à Dawson sans avoir vidé leur différend. Ils y trouvèrent beaucoup d’hommes et d’innombrables chiens, qui, selon l’habitude, travaillaient sans relâche. Tout le long du jour, les attelages infatigables sillonnaient la rue principale, et la nuit, leurs clochettes tintaient encore. Ils tiraient des chargements de bois de construction ou de bois à brûler, rapportaient les produits des mines, faisaient, en un mot, tous