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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

une troisième, fit un retour vers le fleuve principal, et, en désespoir de cause, allait le traverser, car sans la voir, il entendait la bête gronder derrière lui. François le rappela de très loin, et il revint sur ses pas, haletant, suffoquant, mais plein de confiance dans son maître. Celui-ci tenait à la main une hache, et lorsque Buck passa devant lui comme un éclair, il vit l’outil s’enfoncer dans le crâne de la bête enragée. Chancelant, il s’arrêta près du traîneau, à bout de souffle et sans forces. Ce fut le moment choisi par Spitz pour sauter sur lui ; deux fois, ses dents s’enfoncèrent dans la chair de l’ennemi sans défense, la déchirant jusqu’à l’os. Mais le fouet de François s’abattit sur le traître, et Buck eut la satisfaction de lui voir subir une correction des plus sévères.

— Ce Spitz est un diable incarné, fit Perrault ; il finira par nous tuer Buck, si l’on n’y veille.

— Buck vaut deux diables à lui seul,