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L’APPEL DE LA FORÊT

Buck, dont François avait oublié les mocassins, se coucher sur le dos et agiter désespérément ses quatre pattes en l’air sans vouloir bouger. À la longue, elles s’endurcirent à la route, et les chaussures usées furent abandonnées.

À Pelly, au moment d’atteler, un matin Dolly, jusque-là très calme, donna tout à coup des signes de rage. Elle annonça son état par un long hurlement si plein de désespoir et d’angoisse, que chaque chien s’en hérissait d’effroi ; puis elle bondit sur Buck. Celui-ci n’avait jamais vu de cas de rage ; toutefois il sembla deviner la hideuse maladie, et s’enfuit poussé par une panique effroyable. Il filait bon train, la chienne écumante le suivant de tout près, car il n’arrivait pas à la distancer, malgré la terreur qui lui donnait des ailes. Il se fraya un passage à travers les bois, jusqu’à l’autre extrémité de l’île, traversa un chenal plein de glace pour atterrir dans une autre île, puis dans