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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

tôt et s’arrêter tard. Ils firent, le premier jour, trente-cinq milles jusqu’au Big-Salmon, et le deuxième, trente milles, ce qui les amena tout près de Five-Fingers.

Les pattes de Buck n’étaient pas aussi endurcies et résistantes que celles des autres chiens ; elles s’étaient amollies par l’effet des siècles de civilisation qui pesaient sur lui, et toute la journée le chien boitillait en souffrant horriblement. Le camp une fois dressé, il se laissait tomber comme mort, sans pouvoir même, malgré sa faim, venir chercher sa ration que François était obligé de lui apporter. Celui-ci, touché de pitié, avait pris l’habitude de lui frictionner les pattes tous les jours pendant une demi-heure après son souper, et il finit par sacrifier une paire de mocassins pour faire quatre chaussures à l’usage de Buck. Ce lui fut un grand soulagement ; et la figure renfrognée de Perrault se dérida un jour en voyant