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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

blessures, combattaient courageusement côte à côte ; Joe mordait comme un diable ; une fois, ses mâchoires se refermèrent sur la jambe d’un des maraudeurs et l’on entendit craquer l’os. Pike, le geignard, sauta sur un animal estropié et lui cassa les reins d’un coup de dent. Buck saisit par la gorge un adversaire écumant, lui planta les dents dans la jugulaire, et le goût du sang dont il fut inondé surexcitant sa vaillance, il se jeta sur un autre ennemi avec une fureur redoublée ; mais au même moment il sentit des crocs aigus s’enfoncer dans sa gorge : c’était Spitz qui l’attaquait traîtreusement de côté.

Perrault et François ayant réussi à débarrasser le camp, se précipitèrent à son secours, et Buck parvint à se délivrer. Mais les deux hommes furent rappelés du côté des caisses de conserves, menacées de nouveau ; et cette fois, les envahisseurs, réduits en nombre, mais désespérés, montraient un front