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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

à manger aussi vite qu’eux, et la faim le poussant, il n’hésita pas à prendre comme eux le bien d’autrui quand l’occasion se présenta.

Ayant vu Pike, un des nouveaux chiens, voleur habile, faire disparaître une tranche de jambon derrière le dos de Perrault, il répéta l’opération et la perfectionna dès le lendemain, emportant le morceau tout entier. Il s’ensuivit un grand tumulte, mais le coupable échappa aux soupçons, tandis que Dub, maladroit étourdi qui se faisait toujours pincer, fut puni pour la faute que Buck avait commise.

L’ensemble de qualités ou de défauts que déploya notre héros en ce premier acte de banditisme semblait démontrer qu’il triompherait de tous les obstacles de sa vie nouvelle ; il marquait la disparition de sa moralité, chose inutile et nuisible dans cette lutte pour l’existence ; d’ailleurs Buck ne volait pas par goût, mais seulement par besoin,