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LA LOI DU BÂTON ET DE LA DENT

ayant fait son trou dans la neige, s’y endormit du sommeil du juste, pour en être, le lendemain, déterré à la nuit noire, et reprendre le harnais avec ses compagnons.

Ce jour-là, ils firent quarante milles, car la voie était frayée ; mais le lendemain et bien des jours encore, ils durent, pour établir leur propre piste, travailler plus dur tout en avançant plus lentement. En général, Perrault précédait l’attelage, tassant la neige avec ses patins pour lui faciliter la route. François maintenait la barre du traîneau et changeait rarement de place avec son compagnon. Perrault était pressé et se targuait de bien connaître la glace, science indispensable, car la couche nouvelle était peu épaisse et sur l’eau courante il n’y en avait pas du tout. Pendant de longs jours Buck tira dans les traits. On levait toujours le camp dans l’obscurité, et les premières lueurs de l’aube retrouvaient les voya-