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LA LOI PRIMITIVE

instant ; mais déjà la corde se resserre et l’étrangle… pas sitôt pourtant que les mâchoires puissantes du molosse n’aient eu le temps de se refermer sur la main brutale, la broyant jusqu’à l’os…

Un homme d’équipe accourt au bruit :

— Cette brute a des attaques d’épilepsie, fait le voleur, dissimulant sa main ensanglantée sous sa veste. On l’emmène à San-Francisco, histoire de le faire traiter par un fameux vétérinaire. Ça vaut de l’argent, un animal comme ça… son maître y tient…

L’homme d’équipe se retire, satisfait de l’explication.

Mais quand on arrive à San-Francisco, les habits du voleur sont en lambeaux, son pantalon pend déchiré à partir du genou, et le mouchoir qui enveloppe sa main est teint d’une pourpre sombre. Le voyage, évidemment, a été mouvementé.

Il traîne Buck à demi mort jusqu’à une taverne louche du bord de l’eau,