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L’APPEL DE LA FORÊT

Tandis que Buck glissait, rapide et furtif comme une ombre, une senteur irrésistible le prit soudain à la gorge et le détourna de sa route. Cette nouvelle piste l’amena dans un taillis où il trouva son camarade Nig, gisant sur le flanc, traversé de part en part par une flèche barbelée. Cent mètres plus loin, Buck, sans s’arrêter, vit un des chiens indigènes achetés à Dawson qui se tordait dans les dernières convulsions de l’agonie.

Il entendit alors s’élever du camp une sorte de mélopée sauvage et monotone. Rampant à plat ventre au bord de la clairière, il découvrit le cadavre de Hans, couché sur la face, le corps hérissé de flèches comme un porc épic. Mais au même instant, il aperçut par les interstices des branches un spectacle qui lui fit hérisser le poil et le remplit d’une rage aveugle. La présence pressentie prenait corps ; elle était visible sous la forme d’une troupe de Peaux-