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L’APPEL DE LA FORÊT

se remit en marche, d’une allure aisée, indiquant un but définitif. Il fit comprendre à Buck qu’il devait l’accompagner, et, côte à côte, ils se mirent à courir dans la pénombre. Ils suivirent le lit du torrent à travers la gorge aride qui lui donnait naissance, et sur le versant opposé de la cascade, ils atteignirent une contrée de plaines et de forêts étendues, que traversaient de nombreux ruisseaux. Ils galopèrent des heures entières à travers ces espaces, tandis que le soleil s’élevait sur l’horizon.

Buck était infiniment joyeux : il se sentait répondre à l’Appel ; les souvenirs anciens lui revenaient en foule sur cette terre vierge et sous ces deux immenses, tandis qu’il courait aux côtés de son frère le fauve.

Mais les deux coureurs s’étant arrêtés pour boire à un clair ruisseau, l’onde froide dissipa cette ivresse ; le souvenir de John Thornton étreignit soudain le cœur de Buck. Il s’assit brusquement.