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L’APPEL RÉSONNE

les hautes cimes, à la limite des neiges éternelles ; redescendirent dans les chaudes vallées infestées de moustiques ; cueillirent à l’ombre des glaciers des fruits comparables aux plus beaux de ceux qu’on goûte dans le Sud.

Vers la fin de l’année, les voyageurs pénétrèrent dans une région triste et fantastique, coupée de lacs, où le gibier d’eau avait vécu, mais dont le silence n’était plus troublé que par le souffle glacé du vent et le brisement mélancolique des vagues sur des grèves solitaires.

Pendant tout un hiver encore, les explorateurs suivirent les traces à demi-effacées de ceux qui les avaient précédés. Ce fut d’abord une voie pratiquée dans la forêt, et qui semblait devoir aboutir à la cabane perdue ; mais cette route, sans commencement et sans but, demeura mystérieuse comme la destinée et la pensée de celui qui l’avait tracée.

Une autre fois, ils découvrirent une