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L’APPEL DE LA FORÊT

l’eau comme pour puiser des forces dans le regard de son maître, il se mit à nager vigoureusement et, délesté cette fois d’un poids écrasant, il parvint enfin à la berge. Les deux hommes, eux aussi, avaient compris la pensée de Thornton, et, sans perdre une minute, ils passèrent une corde autour du cou et des épaules de Buck, ayant soin toutefois de lui laisser la liberté de ses mouvements, puis ils le lancèrent à l’eau.

Intrépide, le chien affronte une seconde fois le courant ; il nage avec vigueur, dévore la distance, mais voilà que, dans sa hâte fiévreuse, il manque le but, passe un peu trop loin du maître, le dépasse malgré lui, et, essayant péniblement de revenir en arrière, se trouve entraîné, ballotté, englouti par les eaux furieuses, disparaît de la surface. Aussitôt Hans et Peter tirent sur la corde, le retirent à demi-noyé sur la berge, se jettent sur lui, le pressent de toutes leurs forces pour ramener la respiration