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L’APPEL DE LA FORÊT

dans une autre vie. Mais la bonne camaraderie, les jeux, la fraîche brise printanière, le sentiment délicieux de la convalescence, tout cela n’était rien auprès du sentiment nouveau qui le dominait. Pour la première fois, un amour vrai, profond, passionné s’épanouissait en lui.

Là-bas, dans le « home » luxueux de Santa-Clara, Buck avait certes donné et reçu des témoignages d’affection. Qu’il accompagnât solennellement le juge Miller en ses promenades, qu’il s’exerçât avec ses fils à la course ou à la chasse, ou qu’il veillât jalousement sur les tout petits, il s’était fait partout, entre eux et lui, un échange d’estime solide et d’excellents procédés.

Mais qu’il y avait loin de ces sentiments paisibles à la passion qui l’animait aujourd’hui ! L’amour flambait en lui, ardent et fiévreux, l’amour profond, puissant, exclusif, cet admirable attachement du chien pour l’homme, qui