Page:London - L'appel de la forêt, trad Galard, 1948.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
LES FATIGUES DE LA ROUTE

fouet commença à cingler, de-ci de-là, se tordant comme une vipère, tandis que Thornton serrait les lèvres. Sol-leck, le premier, se remit péniblement debout ; Teek le suivit ; Joe vint ensuite, tout en hurlant de douleur. Pike fit de pénibles efforts pour se relever ; après être retombé deux fois, il réussit, la troisième, à se tenir sur ses pattes. Seul Buck demeurait immobile, étendu à la place où il s’était affalé, insensible en apparence au fouet cruel qui le cinglait sans merci. À plusieurs reprises, Thornton, les yeux humides, essaya de parler, puis il se leva, nerveux, et fit quelques pas de long en large.

Pour la première fois Buck manquait à son devoir, — raison suffisante pour exaspérer Hal. Il échangea son fouet contre un fort gourdin ; mais Buck refusa de bouger, malgré la grêle de coups qui s’abattait sur lui. Outre qu’il était à peu près incapable de se lever, son instinct pressentait confusément une