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LES FATIGUES DE LA ROUTE

de ces nouveaux venus dans le marasme, adjoints à un attelage éreinté par deux mille cinq cents milles de route ininterrompue. Les deux hommes se montraient pourtant fort gais et s’enorgueillissaient de leurs quatorze chiens, car on voyait bien des traîneaux partir pour Dawson ou en revenir, mais aucun n’avait une équipe aussi considérable.

S’ils s’étaient doutés de ce qu’est un voyage arctique, ils auraient compris qu’un seul traîneau ne pouvant suffire à porter la nourriture nécessaire à un pareil nombre d’animaux, il fallait savoir se réduire. Mais comme ils s’étaient livrés à de savants calculs pour équilibrer le poids des rations sur la durée probable du voyage, ils se croyaient certains de réussir.

La matinée du lendemain était déjà fort avancée lorsque, enfin, le long attelage se mit en marche.

Les bêtes ne montraient aucun entrain. Buck comprenant qu’il allait re-