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LES FATIGUES DE LA ROUTE

devant Buck les larmes aux yeux, elle lui jeta les bras autour du cou, procédé familier qu’il goûta fort peu.

— Oh ! mon pauvre chéri ! s’écria-t-elle avec un gracieux désespoir, pourquoi ne voulez-vous pas tirer ?… Méchantes bêtes !… Vous ne seriez pas battus, alors !…

Un des spectateurs, qui jusque-là serrait les dents pour ne pas exprimer trop vertement son opinion, prit alors la parole :

— Je me fiche pas mal de ce qui peut vous arriver, déclara-t-il, mais à cause des chiens, je tiens à vous dire que vous les aideriez rudement en ébranlant le traîneau. Les patins sont complètement gelés. Appuyez fortement sur le gouvernail à droite et à gauche et la glace cédera.

Hal ayant daigné suivre ce conseil, les chiens, sous une grêle de coups, firent un effort héroïque, les patins glissèrent sur le sol et le traîneau surchargé s’élança brusquement.