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III

Carter Watson savait d’avance que le parti politique aurait le dernier mot, mais, têtu comme un mulet, et toujours à l’affût de nouvelles expériences sociales, il voulait voir comment se terminerait celle-ci, qui sortait assurément de l’ordinaire.

Le matin de l’audience, le procureur général fit une seconde tentative de conciliation :

— Si vous éprouvez de l’aversion pour les poursuites, lui dit Watson, ne pourrais-je en charger un avocat…

— Non pas ! s’empressa de répondre le magistrat. L’État me rétribue pour exercer les fonctions de ministère public, et quant aux poursuites j’en fais mon affaire. Mais, attention : vous n’avez aucune chance de succès. Nous allons fondre les deux causes en une seule. Attendez les événements.

Le juge produisit une excellente impression sur Watson : ce petit homme replet, rasé de frais, avait une mine intelligente et sympathique. Ses lèvres souriantes et le pli de bonne humeur au coin de ses yeux noirs renforçaient cette opinion. Après l’avoir observé un moment, Watson eût presque juré que le jugement de son ami n’était pas fondé.

Cependant, Watson ne tarderait pas à revenir de son idée ! Patsy Horan et deux de ses satellites déposèrent