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sur Patsy, qui le poursuivait avec la rage aveugle d’un taureau.

De nouveau, ce fut le corps à corps. Watson, momentanément hors de danger, adressa un nouvel appel à la bande de voyous qui, une fois de plus, firent la sourde oreille. Alors Watson eut peur ; il connaissait des cas Semblables où des gens isolés, seuls contre plusieurs, étaient restés sur le carreau, tués à coups de poing et à coups de botte, les côtes enfoncées, la figure écrasée sous les talons. Et il savait, en outre, que sa seule chance de se tirer de ce repaire de bandits était de ne frapper ni son agresseur ni les gredins qui l’empêchaient de fuir.

Malgré tout, une légitime indignation s’emparait de lui… Sept contre un, ce n’était pas de jeu ! La colère le gagnait, l’instinct brutal sommeillant en chacun de nous s’éveillait en lui. Mais ses pensées se reportèrent sur sa femme et ses enfants, sur son livre inachevé et les dix mille arpents de terre de son ranch qu’il aimait tant, là-bas. En un éclair, il entrevit des coins de ciel bleu ; des rayons dorés inondaient ses prairies parsemées de fleurs ; le bétail s’enfonçait paresseusement jusqu’aux genoux dans la vase des ruisseaux et la truite scintillait au milieu des hauts-fonds. Ah ! la vie était bonne… trop bonne pour la risquer sur une seconde d’égarement. Bref, malgré ses appréhensions, ; Carter Watson freinait ses instincts primitifs.

Son adversaire, coincé dans sa puissante étreinte,